lundi 18 mai 2015

Le vote obligatoire: la fausse bonne idée


Voilà maintenant quelques semaines que le président de l’Assemblée nationale a remis, au président de la République, son rapport sur « l’engagement citoyen et l’appartenance républicaine ». L’une de ses propositions « phare » retient l’attention des jeunes militants et engagés que nous sommes : le vote obligatoire.

Or, face à ce qui représente pour nous une bien mauvaise initiative, elle illustre de surcroît la philosophie gouvernementale depuis quelques années : le déni de réalité.

Acquis depuis 1946 sans distinction de sexe, le suffrage universel direct caractérise le lien démocratique qui unit administrés et gouvernants. Il s’illustre depuis lors, sans faiblir, à chaque élection présidentielle et municipale, mais déçoit un peu plus à chaque élection locale intermédiaire. Les dernières élections départementales ont ainsi concédé une abstention record, où moins d’un français sur deux est allé aux urnes.

La panne électorale fragilise notre démocratie. Son constat interpelle et oblige. Mais pas à n’importe quel prix. Plutôt que d’apporter au détournement et à la défiance générale, puisque c’est ainsi que cela se caractérise, des solutions pour obtenir du corps électoral qu’il se mobilise à nouveau, plutôt que de porter des réformes structurelles que chacun d’entre nous attend, faute de courage politique en somme, les pouvoirs publics optent pour la contrainte, le vote subi, pour la culpabilisation du corps électoral.

Dans cette perspective, quel sens donné au « devoir » électoral ? Avec le vote obligatoire il n’est plus. De l’obligation morale à la participation démocratique naîtra la contrainte électorale. C’est une fois encore assez peu considéré l’électeur, quand bien même l’on souhaiterait qu’il porte encore le nom « d’électeur ».

Puisque c’est cela le fond du problème. Le choix du régime démocratique c’est la confiance dans le bon sens, et l’intelligence du citoyen. Dès lors que l’obligation politique et sociale est établie par la loi, ce lien est rompu. La défiance ne peut donc qu’être plus grande, ne peut que croître à l’endroit du rôle de l’électeur et plus tard, à l’endroit du régime démocratique lui-même. Si le lien de confiance prend un jour le nom d’une loi ce sera véritablement le début d’un crépuscule démocratique.

Ce sont pour, entre autre, ces quelques raisons précédemment évoquées que les jeunes militants, engagés et citoyens, actuels ou en devenir, que nous sommes, émettons des réserves certaines à l’instauration d’un vote obligatoire. 

dimanche 10 mai 2015

"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait" (Mark Twain)


C’est par ces mots que Jean Arthuis, député européen & président de la commission des budgets du Parlement européen, a conclu son propos, ce vendredi 8 mai 2015, lors de son allocution d’introduction au débat organisé par la Maison de l’Europe de la Mayenne. Le confrontant au député S&D allemand Joachim Schuster, l’ancien ministre et président du conseil général de la Mayenne s’est efforcé, dans un échange didactique et stimulant, en français et en allemand, d’attirer l’attention de l’auditoire sur la nécessité d’une Union Européenne plus forte et plus intégrée. Il a trouvé chez son débateur d’outre-rhin un répondant plutôt convergent : « Immer mehr Europa ! Jetz brauchen wir eine neue Offensiv für Europa ! ». A l’image de ce qu’était l’Allemagne de Schmitt ou Kohl, le député allemand a rappelé que son pays vivait actuellement l’ère politique la plus eurosceptique de son histoire. Prenant l’exemple du très conservateur H.Kohl, il honore pourtant sa vision progressiste et intégrée de l’Europe et de la communauté économique de l’époque là où le CDU-CSU et son leader, la chancelière Angela Merkel ne semblent défendre qu’un intérêt national dans l’océan des intérêts gouvernementaux et populaires européens. Rien donc de comparable entre deux politiques conservatrices à deux moments de leur histoire commune. Il n’est plus que jamais temps de réagir et d’agir !

C’est donc bien de circonstances, de tendances, en somme de contingence politique dont il a été question ce vendredi 8 mai alors que nous commémorions les 70 ans de la capitulation allemande le 8 mai 1945. De circonstances en effet, parce qu’il a été rappelé les moyens de l’action de construction européenne des années 1950, moyens qui ont de nouveau une actualité avec le conflit ukrainien notamment. S’il faut approfondir le processus, Jean Arthuis et Joachim Schuster n’en oublient pas pour autant les responsabilités inhérentes à l’organisation régionale, et qui la rendent illisibles, inintelligibles aux yeux des citoyens européens. Face aux défis de la migration méditerranéenne, face l’appel de plus de démocratie, face à une remise en cause accrue de l’Union Européenne, ils ont conscience que leur rôle, au Parlement Européen, n’avait jamais été aussi important.

Détracteur de l’austérité, en faveur d’une politique économique massive de relance par la demande, le député Schuster a trouvé en notre eurodéputé mayennais le défenseur d’une autre solution : l’intégration politique de l’Union Européenne et l’achèvement d’une zone économique par l’installation d’un réel gouvernement de la zone euro.

En présence de l’ancien député européen, Georges Garot, Jean Arthuis a démontré d’un enthousiasme et d’une audace à toute épreuve. Vantant les mérites d’une Europe de la formation professionnelle et d’un Erasmus de l’apprentissage, unique solution pour réinséré 1 jeune européen sur 4 au chômage dans le circuit du travail, il détonait de son homologue socialiste par son sens de l’innovation et de la proposition. Après quasiment une année de mandat passée entre Bruxelles, Strasbourg et l’euro-région, c’est un homme politique pleinement épanoui que nous retrouvions sur ses terres castrogontériennes.

Samedi 9 mai, suite logique des festivités de la veille, nous célébrions l’Europe. Le village européen mayennais faisait étape à Château-Gontier cette année où la ville recevait ses homologues allemands de Murrhardt, du district de Stuttgart. Un village européen qui n’en avait pas seulement le nom. Nous y étions avec EELV de la Mayenne pour, une fois n’est pas coutume, faire cause commune et dénoncer le traité transatlantique de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (voir billet sur le blog relatif à notre action.). Le début, pour nos deux mouvements, d’une initiative prometteuse !

Pour rejoindre le collectif « Stop TAFTA 53 » : stop.tafta53@gmail.com



EELV et les Jeunes UDI de la Mayenne côte à côte pour dénoncer le TAFTA

La journée de l'Europe de samedi a été l'occasion pour les associations et institutions engagées dans l'information et la sensibilisation sur l'Union Européenne de ressortir les drapeaux et les discours nécessaires bien que parfois trop convenus, sur l'état de nos institutions européennes.
Europe Écologie-Les Verts de la Mayenne, représenté par son secrétaire fédéral, Maël Rannou et les Jeunes UDI de la Mayenne, représentés par leur président Pierre Cormier, ont décidé de s'associer autour d'une action militante commune. Leur objectif : sensibiliser sur les enjeux d'un accord UE/États-Unis et dénoncer les négociations et autres tractations de couloir sur le futur traité transatlantique de libre-échange : le TAFTA.
Cette action prend forme alors même que Yannick Jadot et Jean Arthuis cosignait il y a quelques semaines une tribune où chacun dénonçait les conséquences d'un tel accord pour l'Europe, le fédéralisme naissant, et les économies européennes.
EELV et les Jeunes UDI de la Mayenne ont l’Europe fédérale, progressiste et humaniste en partage. Ils souhaitent avertir sur ce processus de négociation qui représente une réelle menace.