C’est par ces mots que Jean Arthuis, député européen &
président de la commission des budgets du Parlement européen, a conclu son
propos, ce vendredi 8 mai 2015, lors de son allocution d’introduction au débat
organisé par la Maison de l’Europe de la Mayenne. Le confrontant au député
S&D allemand Joachim Schuster, l’ancien ministre et président du conseil
général de la Mayenne s’est efforcé, dans un échange didactique et stimulant,
en français et en allemand, d’attirer l’attention de l’auditoire sur la
nécessité d’une Union Européenne plus forte et plus intégrée. Il a trouvé chez
son débateur d’outre-rhin un répondant plutôt convergent : « Immer mehr
Europa ! Jetz brauchen wir eine neue Offensiv für Europa ! ». A
l’image de ce qu’était l’Allemagne de Schmitt ou Kohl, le député allemand a rappelé
que son pays vivait actuellement l’ère politique la plus eurosceptique de son
histoire. Prenant l’exemple du très conservateur H.Kohl, il honore pourtant sa
vision progressiste et intégrée de l’Europe et de la communauté économique de
l’époque là où le CDU-CSU et son leader, la chancelière Angela Merkel ne semblent
défendre qu’un intérêt national dans l’océan des intérêts gouvernementaux et
populaires européens. Rien donc de comparable entre deux politiques
conservatrices à deux moments de leur histoire commune. Il n’est plus que
jamais temps de réagir et d’agir !
C’est donc bien de circonstances, de tendances, en somme de
contingence politique dont il a été question ce vendredi 8 mai alors que nous
commémorions les 70 ans de la capitulation allemande le 8 mai 1945. De circonstances
en effet, parce qu’il a été rappelé les moyens de l’action de construction
européenne des années 1950, moyens qui ont de nouveau une actualité avec le
conflit ukrainien notamment. S’il faut approfondir le processus, Jean Arthuis
et Joachim Schuster n’en oublient pas pour autant les responsabilités
inhérentes à l’organisation régionale, et qui la rendent illisibles,
inintelligibles aux yeux des citoyens européens. Face aux défis de la migration
méditerranéenne, face l’appel de plus de démocratie, face à une remise en cause
accrue de l’Union Européenne, ils ont conscience que leur rôle, au Parlement
Européen, n’avait jamais été aussi important.
Détracteur de l’austérité, en faveur d’une politique
économique massive de relance par la demande, le député Schuster a trouvé en
notre eurodéputé mayennais le défenseur d’une autre solution :
l’intégration politique de l’Union Européenne et l’achèvement d’une zone
économique par l’installation d’un réel gouvernement de la zone euro.
En présence de l’ancien député européen, Georges Garot, Jean
Arthuis a démontré d’un enthousiasme et d’une audace à toute épreuve. Vantant
les mérites d’une Europe de la formation professionnelle et d’un Erasmus de
l’apprentissage, unique solution pour réinséré 1 jeune européen sur 4 au
chômage dans le circuit du travail, il détonait de son homologue socialiste par
son sens de l’innovation et de la proposition. Après quasiment une année de
mandat passée entre Bruxelles, Strasbourg et l’euro-région, c’est un homme
politique pleinement épanoui que nous retrouvions sur ses terres
castrogontériennes.
Samedi 9 mai, suite logique des festivités de la veille,
nous célébrions l’Europe. Le village européen mayennais faisait étape à
Château-Gontier cette année où la ville recevait ses homologues allemands de
Murrhardt, du district de Stuttgart. Un village européen qui n’en avait pas
seulement le nom. Nous y étions avec EELV de la Mayenne pour, une fois n’est
pas coutume, faire cause commune et dénoncer le traité transatlantique de
libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis (voir
billet sur le blog relatif à notre action.). Le début, pour nos deux
mouvements, d’une initiative prometteuse !
Pour rejoindre le
collectif « Stop TAFTA 53 » : stop.tafta53@gmail.com
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